La gonarthrose (arthrose du genou)

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La gonarthrose est une pathologie articulaire courante qui touche des millions de personnes à travers le monde. Cette affection dégénérative du genou peut entraîner une douleur chronique, une raideur et une altération de la mobilité, affectant considérablement la qualité de vie des individus touchés.

Dans cet article, nous explorerons les causes, les symptômes et les options de traitement de la gonarthrose, ainsi que les mesures préventives et les stratégies de gestion pour atténuer les douleurs et améliorer la fonction articulaire.

Épidémiologie de la gonarthrose en France :

Chez les personnes âgées de 40 à 75 ans, la prévalence de l’arthrose du genou est estimée à environ 2 à 10% chez les femmes et de 1,5 à 15% chez les hommes.

Ces chiffres indiquent la fréquence de cette pathologie au sein de la population, avec une légère variation entre les sexes.

La gonarthrose reste une problématique significative qui affecte un nombre considérable de personnes dans cette tranche d’âge en France.

Symptomes

Les symptômes de la gonarthrose peuvent varier en intensité d’une personne à l’autre, mais ils sont généralement caractérisés par une douleur persistante au niveau du genou.

Cette douleur peut être ressentie lors de mouvements tels que la marche, la montée ou la descente d’escaliers, ou même au repos. Une raideur articulaire, en particulier après une période d’inactivité, est également courante chez les personnes atteintes de gonarthrose.

Les patients peuvent ressentir une diminution de la flexibilité de leur genou, ce qui peut rendre les activités quotidiennes difficiles. Une enflure et une sensibilité au toucher peuvent également accompagner ces symptômes.

Types de gonarthrose

La gonarthrose se divise en trois types en fonction de sa localisation.

L’ arthrose fémoropatellaire se situe entre la rotule et le fémur, représentant environ 35% des cas, tandis que l’arthrose fémorotibiale affecte l’espace entre le fémur et le tibia, avec une atteinte interne observée chez 45 à 50% des patients.

Il existe également des formes uni-, bi- ou tri-compartimentales, représentant environ 15 à 20% des cas.

Facteurs de risque de gonarthrose

Plusieurs facteurs de risque sont associés à la gonarthrose. Elle affecte principalement les femmes, avec une incidence accrue liée à l’âge et à la ménopause.

Les anomalies architecturales telles que les dysplasies ou les subluxations jouent également un rôle dans le développement de cette forme d’arthrose, tout comme les anomalies de l’axe des membres inférieurs. Par exemple, le genu varum (jambes arquées) entraîne une hyperpression sur le compartiment interne du genou, tandis que le genu valgum (jambes en X) déplace l’axe de la jambe vers l’extérieur.

L’ obésité est un facteur de risque indéniable dans l’apparition et l’aggravation de la maladie. Un indice de masse corporelle (IMC) élevé est corrélé à un risque plus élevé de gonarthrose, avec un risque multiplié par 2,66 en cas d’obésité (IMC > 30) et par 1,98 en cas de surpoids (25 < IMC < 29,9).

Le syndrome métabolique, qui associe l’arthrose à l’obésité, à l’hypertension artérielle, au diabète de type 2 et aux dyslipidémies, est également considéré comme un facteur de risque.

Certaines activités professionnelles impliquant le port de charges lourdes ou nécessitant une flexion répétée du genou peuvent augmenter le risque de gonarthrose, tout comme certaines activités sportives comme le rugby.

Enfin, les traumatismes articulaires tels que les fractures et les luxations peuvent augmenter le risque de gonarthrose en raison d’une modification de la répartition normale des charges sur l’articulation. Des études ont montré qu’environ 21% des personnes ayant subi une méniscectomie développent une gonarthrose dans les dix années suivant l’intervention, contre 5% dans la population générale.

Formes cliniques

Le diagnostic de la gonarthrose repose principalement sur la présence de douleurs au niveau du genou.

Dans le cas de l’arthrose fémoropatellaire, la douleur survient lors de l’extension du genou, par exemple lors de la descente des escaliers ou d’une position assise prolongée. L’examen clinique vise à identifier les signes de douleur lors des mouvements, tels que le « signe du rabot ».

Pour l’arthrose fémorotibiale, l’examen clinique est effectué en position debout et en décubitus dorsal (allongé sur le dos), et un épanchement intra-articulaire peut être présent, accompagné d’un choc rotulien.

Mesures préventives :

Pour atténuer les douleurs et améliorer la fonction articulaire , il est recommandé de maintenir un poids santé ou de perdre du poids en cas de surcharge pondérale. Cela permet de réduire la pression sur les articulations du genou et soulage les symptômes. Adopter une alimentation équilibrée et pratiquer régulièrement des exercices physiques adaptés, tels que la natation, le vélo ou la marche, renforce les muscles autour du genou, améliore la stabilité articulaire et réduit les douleurs.

Adaptation des activités quotidiennes :

Il est essentiel de modifier les activités quotidiennes pour éviter les mouvements qui exacerbent les symptômes de la gonarthrose. L’utilisation de dispositifs d’assistance tels que des béquilles ou une canne peut soulager la pression sur le genou affecté. Le choix de chaussures confortables et bien ajustées, ainsi que l’utilisation de semelles orthopédiques, contribue à réduire la douleur et à améliorer l’alignement du genou.

Rôle de la physiothérapie :

La physiothérapie est souvent recommandée dans la gestion de la gonarthrose. Un thérapeute peut élaborer un programme d’exercices spécifiques visant à renforcer les muscles autour du genou, à améliorer la mobilité articulaire et à soulager les douleurs. Des traitements complémentaires tels que la thérapie par la chaleur ou par le froid, les massages et les techniques de relaxation peuvent également être bénéfiques.

Médicaments et interventions :

En cas de douleurs persistantes et de limitation fonctionnelle, un médecin peut prescrire des médicaments tels que des analgésiques ou des anti-inflammatoires non stéroïdiens pour soulager la douleur et réduire l’inflammation. Dans certains cas, des injections de corticostéroïdes peuvent être recommandées pour un soulagement à court terme des symptômes.